Nous publions ici un résumé publié dans les médias éthiopiens de l’intervention de notre ami américain Lawrence Freeman, qui s’est rendu le mois dernier sur le site du grand barrage de la Renaissance en Ethiopie. Il a participé à de nombreuses émissions télévisuelles, en anglais, que vous pouvez retrouver sur son site : Africa and the World
Addis Abeba (ENA [Ethiopian News Agency]) 20 décembre 2022 (1) : « Le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) est la plus grande réalisation en Afrique subsaharienne et tout le monde devrait féliciter le peuple éthiopien pour avoir relevé ce défi audacieux et construit un barrage qui profite au continent« , a déclaré l’analyste politique et économique américain Lawrence Freeman.
L’analyste, qui a visité le projet [en décembre2022, NDLR], a déclaré à l’ENA qu’ « il n’y a aucune raison pour quiconque de se plaindre de ce barrage. Le barrage est la plus grande réalisation en Afrique subsaharienne et tout le monde devrait féliciter le peuple éthiopien pour avoir relevé ce défi audacieux et construit le plus grand barrage d’Afrique et le 7e barrage le plus puissant du monde.«
Une fois achevée, cette infrastructure massive et complexe devrait produire près de 5 200 MW d’électricité, ce qui contribuera au développement économique régional et apportera également de la stabilité à la région. Selon M. Freeman, il est dans l’intérêt des États-Unis de soutenir l’Éthiopie dans ses efforts pour construire le barrage de la Renaissance. Ce barrage constituera la plus grande injection d’énergie électrique en Afrique subsaharienne et fera de l’Éthiopie le deuxième producteur d’énergie derrière l’Afrique du Sud.
L’Éthiopie devrait donc être félicitée par les États-Unis et par le monde occidental pour cette réalisation phénoménale, a souligné M. Freeman. « Je pense que les États-Unis et les gouvernements occidentaux devraient féliciter l’Éthiopie et trouver des moyens de développer son économie. Compte tenu de l’aspiration du gouvernement éthiopien à fournir de l’électricité, il s’agit de la première étape d’un long travail à accomplir.«
L’analyste a ajouté que « l’Afrique a besoin de beaucoup d’infrastructures énergétiques. Je souhaite (donc) voir des milliers d’autres projets de barrages hydroélectriques. » Il a également espéré que l’achèvement du barrage dans un avenir proche changerait la Corne de l’Afrique pour le mieux.
Lawrence Freeman a noté que l’Éthiopie a réaffirmé à plusieurs reprises que la construction du GERD n’affectera pas de manière significative le débit du Nil bleu dans les pays en aval.
Par conséquent, l’Éthiopie a également tenu compte des pays en aval dans le processus de construction du barrage en créant deux larges sorties de fond dans lesquelles l’eau s’écoule tout au long de l’année.
L’analyste américain estime que le barrage de la Renaissance doit être considéré comme une victoire pour la génération actuelle de l’Éthiopie, à l’instar de ses ancêtres : « Comme je l’ai étudié, les Éthiopiens sous Ménélik II ont vaincu l’armée italienne le 1er mars 1896 à la bataille d’Adwa [Adoua]. C’était la première fois qu’une nation africaine battait une armée dite moderne, et l’Éthiopie a eu pour résultat de ne jamais être colonisée. L’état d’esprit des Éthiopiens est une identité forte pour la nation et une vision pour le futur. Ce barrage représente le même état d’esprit que lors de la victoire d’Adwa.«
Rappelons que l’Éthiopie a terminé le troisième remplissage du réservoir de son projet phare, le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne, et que la deuxième turbine, d’une puissance de 375 mégawatts, a commencé à produire de l’électricité.
1) Article original en anglais : https://www.ena.et/en/?p=41357