- Les pratiques criminelles du WWF dans les parcs naturels (articles)
- Jérémy Ferrari le vrai visage de certaines ONG (vidéo)
- La pauvreté en Afrique : le rôle des ONG (vidéo)
Je viens de découvrir avec intérêt la vidéo de Jérémy Ferrari sur les malversations des ONG, leur pratiques culpabilisatrices et parfois même criminelles. J’avais publié dans ma lettre stratégique Voir l’Afrique avec les yeux du futur n°29 du 28 mai 2019 un article sur le WWF, qu’il est donc tant de rendre public. Vous trouverez à la fin de l’article la vidéo de Jérémy Ferrari, ainsi qu’une interview que j’avais donnée en 2016 sur les ONG en Afrique (c’est du lourd !!) avec Roger Bongos.
Le 24 mai, l’émission télévisée Zembla, sorte de Cash Investigation aux Pays-Bas, rendait publique une enquête dévastatrice sur les pratiques du WWF (Fonds mondial pour la nature) dans les parcs naturels en Inde et en Afrique.
Selon Zembla, au nom de la conservation de la nature et du contrôle des naissances, le WWF aurait eu recours en toute impunité à des moyens criminels : assassinats, torture, abus sexuels, destruction de villages, stérilisation des hommes et des femmes.
Que fait le WWF dans cette galère ? Les parcs ou réserves naturelles sont des territoires protégés par les Etats afin de préserver leurs ressources naturelles et leur patrimoine historique et culturel. Ce sont des zones protégées plus ou moins intégralement, par des règlements mais aussi par une surveillance armée. Dans une réserve naturelle intégrale, par exemple, toute activité et présence humaine sont interdites. Aujourd’hui, ces parcs représentent 15 % de la planète.
Leur création, notamment dans les pays pauvres, est source de conflit : entre l’Etat, ou la communauté internationale lorsqu’elle est partie prenante, et les populations autochtones, souvent chassées des lieux ou interdites d’y travailler, alors qu’aucune solution alternative ne leur est proposée.
Pour résoudre ces tensions, les Etats font appel aux ONG dont l’activité a explosé depuis 1991, et surtout au WWF, qui bénéficie d’un fort soutien institutionnel. Comment éviter que ces parcs ne deviennent des zones de non-droit ?
Le rôle du WWF
L’enquête de Zembla montre la destruction d’un village dans la région d’Assam, à l’est de l’Inde, par les gardiens du Parc naturel de Kaziranga, financés principalement par le WWF. Objectif ? Faire déguerpir les habitants afin de laisser place aux rhinocéros et aux tigres. Bilan : plusieurs morts et de nombreux blessés.
L’enquête dénonce aussi les programmes de stérilisation menés par le WWF en Afrique, autour de parcs naturels au Congo, au Cameroun, en Ouganda et ailleurs. En Inde aussi, des médecins témoignent avoir travaillé entre 2005 et 2011 pour le WWF dans des « camps médicaux » pratiquant des vasectomies, afin d’aider l’Inde à résoudre son « problème d’explosion démographique ».
Le professeur en développement Bram Büscher confirme :
La conservation de la nature a une très longue histoire (…) remplie d’abus contre les droits de l’homme, avec des gens déplacés de certaines régions en Amérique du Nord, en Afrique, en Amérique latine, en Asie.
Ceux qui osent s’y opposer sont aussitôt taxés de braconniers et souvent assassinés par les gardiens du parc, entraînés et payés la plupart du temps par le WWF !
En mars, le site Buzzfeed avait publié « La guerre secrète du WWF », confirmant ces pratiques. Menée dans six pays durant un an, cette enquête, basée sur une centaine d’entretiens et des milliers de pages de documents, y compris des notes de service confidentielles, a révélé des faits comme ceux-ci, reportés dans des courriels :
Des villageois ont été fouettés avec une ceinture, attaqués à la machette, battus avec des bâtons de bambou, agressés sexuellement, assassinés par des unités anti-braconnage soutenues par le WWF. Le personnel de terrain de l’association en Asie et en Afrique a organisé des missions de lutte contre le braconnage avec des troupes de choc connues pour leur brutalité, et approuvé une proposition visant à tuer les intrus, rédigée par un directeur de parc qui a présidé à l’assassinat de dizaines de personnes.(…) Le WWF a fourni aux forces paramilitaires des salaires, une formation et des fournitures – y compris des couteaux, des jumelles de vision nocturne, du matériel anti-émeute et des matraques – et financé des raids dans les villages.
Lors de la publication de cette enquête, même le consensuel journal Le Monde en avait résumé une partie. Le site de Survival International publia un appel à sauver les Baka, dans le bassin du Congo :
Les forêts dans lesquelles ils [les Baka] vivent et qu’ils protègent depuis des générations sont sur le point de leur être volées. (…) Ils sont expulsés de leurs terres pour faire place à la création d’un nouveau parc national dans le bassin du Congo, Messok Dja, soutenu par le Fonds mondial pour la nature (WWF). C’est complètement illégal. Il est temps de décoloniser la protection de la nature.
Rappelons que le WWF est une ONG créée en 1961 par le prince Philippe d’Edimbourg et le prince Bernhard des Pays-Bas. Connus tous deux pour leur collaboration avec les nazis dans les années trente, l’altruisme de leur mission, qui leur permet de prendre le contrôle de territoires regorgeant de ressources, particulièrement en Afrique, pose question. Ne s’agit-il pas, en effet, d’une nouvelle forme de colonisation qui ne dit pas son nom ?
Jérémy Ferrari le vrai visage de certaines ONG
Téléchargez aussi toutes les sources ici : https://www.jeremyferrari.fr/sources/